L'Insee publie les résultats de son enquête sur les revenus pour l'année 2006. Globalement, toutes les catégories sociales ont vu leur niveau de vie progresser en 2006, y compris les chômeurs, dont les revenus moyens (transferts sociaux compris) sont passés de 14.170 à 14.640 euros. Le niveau de vie annuel moyen était cette année-là de 17.600 euros, en progression de 1,7% sur 2005. Ce bon résultat d'ensemble ne doit toutefois pas faire oublier la persistance de phénomènes de pauvreté.
Ainsi, les personnes pauvres représentaient, en 2006, 13,2% de la population française. Il s'agit en l'occurrence des 7,86 millions de personnes dont le niveau de vie est inférieur à 880 euros par mois (10.560 euros par an), soit 60% du niveau de vie médian (1.470 euros par mois). Les taux de pauvreté varient toutefois très fortement selon la situation du ménage. Les chiffres confirment la grande fragilité sociale des familles monoparentales, qui affichent un taux de pauvreté de 30%. Viennent ensuite les "ménages complexes" (composés de plusieurs couples ou d'une famille avec des ascendants ou des collatéraux ou des personnes sans lien familial) avec 22,3%, les couples avec trois enfants et plus (20%) et les personnes seules (16,7%). La pauvreté épargne en revanche les couples sans enfant (6,4%), ainsi que ceux avec un enfant (8,2%) ou deux enfants (9,4%).
En termes géographiques, la pauvreté est plus importante dans les unités urbaines de 20.000 à 200.000 habitants (15,4%) et dans celles de plus de 200.000 habitants (15,4%). Elle est plus faible dans les unités urbaines de moins de 20.000 habitants (12,7%), dans les communes rurales (12%) et dans l'agglomération parisienne (10,5%). Autre élément intéressant pour les collectivités territoriales : avec 21.540 euros par an, le niveau de vie moyen des retraités est désormais très proche de celui des actifs (au sens du Bureau international du travail, c'est-à-dire regroupant les actifs occupés et les chômeurs), qui atteint 21.760 euros par an. Si les pensions sont inférieures aux salaires, les retraités disposent en revanche de revenus du patrimoine plus importants que les actifs. Cette amélioration continue du niveau de vie des retraités, qui se poursuit depuis plusieurs décennies, n'est évidemment pas neutre au regard de la prise en charge de l'hébergement en maison de retraite ou du financement de la dépendance.
Ce taux national de 13,2% de personnes pauvres marque une certaine stagnation dans la situation de la pauvreté en France. Le chiffre était en effet de 13,1% en 2005. De 1996 à 2002, la pauvreté a reculé de 1,5 point, avant de repartir à la hausse en 2003, puis de marquer le pas en 2005-2006. La reprise de l'emploi en 2007-2008 - qui se traduit déjà par la diminution du nombre de bénéficiaires du RMI - devrait également peser favorablement sur les prochaines livraisons de l'enquête Revenus de l'Insee.
Jean-Noël Escudié / PCA
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